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LSPGT

27 mai 2018

She - Chapitre 6

Obscure clarté 

 

- Merde.

Dépitée je regarde l'énorme trace d'encre étalée sur ma main et soupire. La fatalité d'être gaucher n'est-ce pas...

Bon je suis bien obligée de l'utiliser si je ne veux pas ressembler à un schtroumpf.

L'effaceur laisse une vieille odeur d’œuf pourri sur mes doigts, odeur que je sens sans même avoir besoin de les apporter à mon nez.

Quel immondice cette chose. C'est pratique mais ses créateurs ou créatrices auraient quand même pu avoir la bonté d'esprit de mettre des parfums fantaisistes comme fraise ou papaye. Un peu de poésie bon dieu !

Tess me regarde amusée, un faux air dégoûté déformant son visage tandis que sa soeur concentrée sur la démonstration mathématique de la professeur ne le remarque même pas.

Tandis que je m'active à essayer de rattraper le fil du cours mon esprit décide de faire tout le contraire et je décroche finalement complètement.

 

Merci l'ami ! 

 

********************************

 

- Passe moi le pop-corn.

 

 

- Prends le toi même.

 

 

Rose je vais te frapper si fort que tu vas avaler tes dents par le nez.


Je fais taire mes pseudos idées meurtrières et me concentre de nouveau sur mon objectif qui est de“ prendre possession de la dite nourriture avant que ma vorace d'amie ne dévore tout ”.

 

Challenge accepted.

 

Ma main se tend vers mon précieux mais une autre lui bloque la route. Étonnée je lève la tête et croise deux yeux sombres. Une lueur taquine passe dans son regard et malgré la pénombre j'arrive clairement à la voir. Le peu de lumière dans la salle vient doucement éclairer son visage et mon regard reste alors bloqué dans le sien pendant ce qui me semble être une éternité.

Finalement c'est elle qui rompt le contact et attrape un pop corn me laissant le champ libre.

C'est mon état d'hébétude qui me rappelle à quel point j'ai complètement décroché du film pour continuer à la fixer.

Reprenant mes esprits je détourne le regard et fixe le sol, sans toucher aux pop corn. 

Cinq minutes s'écoulent et je n'arrive plus à suivre le film. Distraitement je joue avec le bord de l'accoudoir et laisse mon esprit divaguer. Je vois des formes défiler devant mes yeux mais mon cerveau n'imprime rien du tout. C'est comme si on me montrait quelque chose qui n'a aucun d'intérêt, quelque chose d'abstrait que je regarde sans vraiment voir.


Son visage. Ses yeux. Je n'ai que cette image en tête. J'ai terriblement envie de me tourner vers elle pour la voir de nouveau. Cette envie me dévore et je ne comprends pas cette réaction soudaine qui m'envahit. Je réunis toutes les forces mentales qu'il me restent pour regarder l'écran et non pas me tourner dans sa direction. 

Ma main se pose sur l'accoudoir et je la retire vivement comme si j'avais mis la main directement sur une plaque brûlante.

Tandis qu'un cargo pétrolier est dévoré par les flammes mon coeur bat à tout rompre dans ma poitrine.

 

Le contact de sa main sur la mienne laisse encore de légers picotements chauds sous ma peau. Ce n'est pas désagréable du tout.

 

Je ne comprends vraiment pas pourquoi.

 

Mon coeur se calme peu à peu mais mon corps lui reste encore et toujours tendu comme un string.

 

Pourquoi sa présence me rend nerveuse à ce point ?

Est-ce qu'elle m'intimide ? Je ne la connais que très peu après tout.

 

Merde.

 

C'est trop débile de penser à ça. Vraiment inutile.

Je stresse pour rien du tout.

Je n'ai pas à avoir honte de détailler son visage.

Elle est belle et ce n'est pas un crime à ce que je sache d'admirer les gens beaux. Si c'est agréable, c'est la seule chose qui compte véritablement. 

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27 mai 2018

She - Chapitre 5

Appréhension 

 

Samedi prochain marquera notre première sortie tous ensemble.

Si je ne me trompe pas il y aura Rose, Vic, les jumelles, Maya et Cynthia, une amie de longue date apparemment.
Et bien évidemment les garçons.
Comment les oublier ?
À vrai dire j'appréhende ce moment, notamment parce que je ne suis jamais sortie avec elles et que je ne les connais que depuis une poignée de semaines.
D'autre part j'ai peur de ne pas être à l'aise aux côtés des mecs.

Je sais pourtant qu'ils sont très gentils, j'ai pu le constater par moi même. Ils sont accueillants, drôles mais j'ai cet espèce de blocage qui fait que je reste sur mes gardes. Et puis d'ailleurs je ne saurait pas quoi leur dire ou leur répondre.

Il paraît que les hommes viennent de Mars et les femmes de Vénus, ça veut tout dire. On n'est clairement pas du même monde et je me conforte dans l'idée que c'est normal de voir les choses comme ça.

J'ai beaucoup de mal à communiquer avec les gens en temps normal alors avec les garçons, c'est le néant absolu. Et ce n'est pas un euphémisme malheureusement.

Pourtant dans mes souvenirs c'est bien le contraire. J'étais très loin du stéréotype de la petite fille coiffée à la perfection accompagnée de sa garde-robe de princesse et de ses poupées barbies. 
Un garçon manqué dans toute sa splendeur, voilà ce que j'étais. Je passais la plupart de mon temps à me bagarrer et à jouer aux petites voitures. Et parfois j'y repense en ouvrant mon grand coffre à jouet, abandonné au grenier. Je me rappelle de ce temps où je ne devais pas me forcer à faire ces choses ou à être quelqu'un que je ne suis pas.

Comment ça a pu changer aussi radicalement ? Je me le demande.

********************************

Elle est enfin venue, cette fin de semaine, ça commençait à trop traîner en longueur à mon goût.
Ce n'est pas que les fonctions carrés ne m'intéressent pas mais j'en ai simplement rien à carrer.

Alors que le ciel s'assombrit au fur et à mesure que les minutes passent, quelques gouttes commencent à tomber laissant des petites marques sombres sur le bitume. J'adore l'odeur de la pluie sur le goudron chaud, ça à quelque chose d'apaisant.

Mon regard fixé sur je ne sais quoi et les écouteurs bien ancrés dans les oreilles je ne l'entend pas m'interpeller.
Se mettant face à moi sûrement pour attirer mon attention elle réitère sa question.

- C'est bien ce bus pour aller à Pernes ?

J'acquiesce en souriant timidement et arrête la musique d'une pression sur mon portable sans m'en rendre vraiment compte.

Elle est plutôt jolie.

Le car en question arrive avec dix minutes de retard et je constate avec plus ou moins de plaisir que c'est bien moins que d'habitude.

Une fois arrivé à notre niveau, les portes s'ouvrent et la jeune fille me regarde l'air indécis. Par politesse je lui fait signe de s'avancer la première et elle hoche la tête positivement en m'offrant un sourire qui me fait sans nul doute rougir. 

Après être montée, je repère un siège vide et m'y installe. Plusieurs fois je jette de rapides coups d'oeil dans sa direction et constate qu'elle est concentrée sur la paysage qui défile. Elle à vraiment un profil digne d'une mannequin.

De nouveau la tentation est trop forte et je penche la tête vers la droite d'une façon assez peu naturelle, pour apercevoir son visage. Lorsque je me rend compte que ses yeux sont plantés dans les miens je détourne rapidement la tête vers la fenêtre tentant en vain de cacher la couleur pivoine étalée sur mes joues.

J'espère qu'elle ne va pas me prendre pour une psychopate.

Quelques minutes passent et elle descend à son arrêt sans que je le remarque. Ce n'est que lorsque je regarde en contrebas le trottoir que je la vois, ses lèvres étirées en un grand sourire et ce à mon intention. Définitivement c'est une bonne journée. 

Ce moment encore frais dans mon esprit me rappelle peu à peu que cela fait bien quatre mois que je n'ai pas pensé à une quelconque relation amoureuse. Pas que cela m'intéresse, au contraire ça m'ennuie profondément. Mais je reste malgré tout curieuse.
Je n'ai jamais étais amoureuse et ce depuis le collège. Il est certain, de mon point de vue que l'amour c'est clairement pas fait pour moi. Je le sais au plus profond de mon coeur, je n'ai pas besoin de ça dans ma vie.

27 mai 2018

She - Chapitre 4

Pas si mal après tout

 

Les semaines passent et le mois d'octobre pointe enfin le bout de son nez. On peut dire que l'année scolaire a commencée sur les chapeaux de roues.
Le niveau est comme je m'y attendais, très dur. Mais je survie, enfin je pense.

Je vois déjà apparaître de grandes différences entre mon niveau scolaire et celui des jumelles. Elles sont très fortes, c'est indéniable. Beaucoup plus que moi alors que de base je ne suis pas d'un niveau médiocre.

On me dirait sûrement que j'exagère, qu'elles ont des matières de prédilection et que j'ai aussi les miennes, mais je dois dire qu'elles ont l'air d'en avoir beaucoup quand même.

En dehors de l'école j'arrive peu à peu aussi à discerner les spécificités de chacune.

En somme elles se ressemblent pour qui vient juste de les rencontrer. Mais en réalité elles ne sont pas du tout pareille. Cette apparence qui nous permet de les reconnaître plus ou moins facilement est notamment du au fait qu'elles ne sont que de fausses jumelles.
Leurs visages sont à première vue les même mais s'y on fait vraiment attention on peut clairement noter leur dissemblance. De mon point de vue je n'ai jamais eu de mal à les différencier contrairement aux autres. Je ne sais pas si ça dépend de l'individu qui regarde mais quelques personnes dont la plupart de nos professeurs n'ont visiblement pas cette aptitude.

Du côté du caractère c'est la même chose. Nola est quelqu'un de très convaincant, plus ou moins sûre d'elle, compatissante, enfin autant qu'un humain peut l'être. Et son humour est parfois un peu limite mais c'est ce qu'on apprécie, sa façon d'être. Le fait qu'elle n'ai l'air d'avoir aucune gêne est quelque chose que j'admire.

J'aimerais pouvoir me lâcher de temps en temps aussi. 

 

À côté de ça, Tess est son radical opposé. Elle est très changeante disons. C'est une fille énergique qui semble ne jamais être à court de carburant. Tant et si bien qu'il devient épuisant de la suivre à force.

Elle est très franche, peut être un peu trop d'ailleurs et ne fait pas dans la demi mesure. Au delà de tout ça une autre part d'elle même semble en réchapper. Une partie plus sensible, une faiblesse cachée peut être.
Elle paraît si fébrile par moment que je jurerais qu'elle est à la limite de pleurer. Comme si une tempête prenait part dans son esprit. C'est quelque chose d'étrange et de déroutant que j'espère bien découvrir à l'avenir. 

Ces deux là font la paire et mettent l'ambiance à leur façon dans le groupe. Toutes ces personnes que je viens à peine de rencontrer me plaisent de plus en plus. Je ne suis pas du genre à m'ouvrir très vite aux gens que je ne connais pas. C'est ce qui fait que je suis moi je ne peux pas faire autrement.

Mais ici ça fait du bien de prendre part à de plus grandes choses, de partager de bons moments avec de nouvelles personnes qui plus est, toutes plus gentilles les unes que les autres.

J'ai le sentiment que je m'y plaît et je veux que ça continue le plus longtemps possible.

27 mai 2018

She - Chapitre 3

Comme on se retrouve 

 

Deux mois c'est trop long, beaucoup trop long. En m'avancant dans sa direction, davantage au pas de course qu'en une marche tranquille j'ouvre les bras en grand et la serre contre moi. Peut être trop fort j'affermie ma prise et la soulève un peu au dessus du sol, comme si elle ne pesait rien. À peu de choses près, c'est pratiquement le cas.
C'est en revoyant son visage angélique et son sourire si sincère que je me rend finalement compte à quel point elle a pu me manquer. Sur la pointe des pieds elle se tend et s'éloigne un peu de moi avant de courir dans la direction opposé. 

- Rose ! s'exclame t-elle de sa voix guillerette tout en se jetant lourdement dans ses bras.

Rose est ma seconde meilleure amie. On se connait depuis le collège et il nous a fallu deux ans pour sympathiser réellement. Là où Shane et moi avions tout de suite flashées l'une sur l'autre ma relation avec Rose à été quelque peu épineuse. Mauvaises fréquentations obligent, j'ai pu être une vraie garce avec elle, il faut le dire. Mais maintenant les choses vont très bien et je peux fièrement dire que cette jeune femme est ma fidèle amie.

D'ailleurs comment se fait t-il qu'elle arrive un an après au lycée ? La raison est simple, elle à redoublée sa dernière année de collège alors que de notre côté nous passions à la vitesse supérieure. Ce qui explique ce décalage fortuit. 

Ça me fait réellement plaisir qu'elles soient là. Seulement les voir anime quelque chose dans mon coeur que je ne saurais décrire. Un regard de leur part dans ma direction et je sais ce qui va suivre. C'est notre habitude, elle est peut être étrange mais c'est la nôtre. D'un pas sautillant je les rejoins et on se fait notre célèbre "câlin à trois".

- Alors ça fait quoi d'être dans la cour des grands ?

Shane essaie de camoufler son rire mais échoue lamentablement. Rose me fixe avec son regard sniper et je détourne le regard rapidement sachant mal cacher le fait que cela m'amuse de la taquiner. Ça ne devrait pas m'amuser d'ailleurs mais c'est mon passe temps favori depuis des années. Comment pourrais-je m'en passer ?

- Tu sais Lila elle doit se sentir un peu comme une maman avec les gens de sa classe alors n'en rajoute pas une couche.

Mes yeux se tournent vers Shane dont le visage se tord dans un rictus compliqué puis éclate de rire. Rose lui lance un regard meurtrier et lui présente son majeur sous le nez.
Il faut savoir que Rose a deux ans de plus que nous et ce grâce à deux beaux redoublements. Et oui ! Un redoublement peu en cacher un autre.

Par conséquent elle est aujourd'hui bien plus vieille que ses camarades de classe d'où le nom de "maman" qui je dois le dire lui sied à merveille.

Ça me fait tellement plaisir de retrouver tout ça. Nos rires, nos histoires, notre complicité. J'ai enfin l'impression d'être à ma place pour la première fois de la journée.

 

********************************

 

Que c'est bon d'être chez soi ! Alors que je pose mon sac au sol, mes chaussures atterrissent à leur place habituelle, c'est à dire jamais la même, vu que je les balancent sans vraiment faire attention.

Qu'est-ce que je peux faire comme bilan de cette journée ?

Je suis dans une classe sans Sacha pour la toute première fois depuis cinq ans. Rien que d'y penser ma gorge se noue de nouveau et je dois fermer les yeux et souffler un bon coup pour reprendre contenance. 

D'un autre côté il y a bien un élément positif que je peux noter, les jumelles, elles, sont là.
Je leur ai seulement parler quelques secondes car elles étaient les seules que je connaissaient un minimum dans la classe. Et agréable surprise, elles sont très gentilles, même si j'en doutais peu.

Cette année ne sera peut être pas si merdique que ça finalement.
Je me dit que c'est vrai, tout du moins j'essaye.

6 mai 2018

She - Chapitre 2

 

Chapitre 2 - Un choix insensé

 

Qu'est ce que je fait là ?

 

Ce jour est arrivé. Je l'ai tellement redouté, pendant des semaines.
Le mal être qui tord mes tripes me rappelle à quel point je le hait.
Ce putain de jour de la rentrée.

Et si seulement il n'y avait que ça.
Ironie du sort je n'aurais pas la surprise cette année d'apprendre que je tombe dans la même classe que Shane. Pas cette fois-ci.
C'est la première année depuis le collège que je ne serais pas dans la classe de ma meilleure amie, la seule personne à qui je peux me raccrocher en ce monde. Et tout ceci est de ma faute.
Je n'ai pas le droit de m'en plaindre étant donné que je suis la cause de mon propre malheur, si je puis l'appeler comme ça.

Par peur de me rater lamentablement en accompagnant Shane en section littéraire j'avais eu le courage de suivre le choix de ma professeur principale qui était de passer en filière scientifique. D'après cette dernière j'en avais les capacités.
Mais ce n'est pas ça qui me faisait peur, j'étais surtout effrayée à l'idée de ne pas trouver de boulot après avoir fait des études dans la littérature. Il n'y a que très peu de débouchées dans cette filière là et je ne voulais pas jouer mon avenir sur une poignée d'espérances bancales. Je voulais me construire une base solide qui m'emmènerait vers de grandes études.

Mais maintenant que je suis devant le fait accompli je ne suis plus vraiment aussi sûre de moi. Des milliers de questions se bousculent dans ma tête et le seul espoir auquel je peux encore me raccrocher est de tomber dans la classe de personnes que je connais. Au moins une.
Je ne survivrais pas une année entière dans une classe où je ne connais personne.
Cette idée m'angoisse terriblement, tellement qu'une envie de vomir me monte à la gorge.

Calme toi ça va aller.

Reprenant mon sang froid, je m'approche du tableau de composition des classes avec un stress toujours plus grandissant dans la poitrine.
Mes yeux tombent sur Marie et Éva qui se trouvent sur la même liste. Dans un élan de soulagement je cherche mon nom dans cette dite liste mais ne le trouve pas.
C'est pas vrai...

Paz ! Paz ? Où est mon nom bordel ?

La panique me gagne alors que je rencontre des noms vaguement familiers. Et parmi eux le mien.
Je suis alors dans la classe trois.

Discrètement Shane s'approche de moi et me jauge du regard.
Elle doit voir que je suis sur le point de pleurer. D'ailleurs je ne sais pas si je ne vais pas m'effondrer ici devant tout le monde.

- Éva et Marie sont dans la même classe.

Lentement, elle hoche la tête, signe qu'elle est déjà au courant.

- Et je ne suis pas avec elles.

Son regard se fait compatissant et elle sait mieux que quiconque ce qui m'en coûte de me retrouver seule. C'est bien ma plus grande hantise.

*******************************

Mes pas sont traînants comme si mon cerveau empêchait mon corps de se jeter dans la fosse aux lions. L'idée de partir maintenant et de sortir de l'enceinte du lycée traverse rapidement mon esprit mais je la rejette aussitôt.
Je ne suis pas désespéré à ce point.
Le suis-je ?

Vérifiant sur la porte que j'appartiens bel et bien à cette classe je me résous à entrer.
Après avoir salué rapidement le professeur je m'assoies au premier rang contre le mur.
Peu à peu la classe se remplie et je constate en observant furtivement la salle que je reconnaît certaines de ces personnes.

Mon cœur s'arrête un instant lorsque mon regard croise celui de deux visages qui me sont par bonheur connus. Elles parlent avec Jeremy un mec de ma classe de seconde et rigolent avrc lui avant de se retourner vers le prof qui commence son discours d'entrée.
Le regard de Nola croise le mien et elle me sourit franchement, l'air étonnée. Sourire que je lui rends évidemment, de façon plus discrète.

On est polis tout de même, me dis-je de façon plus ou moins ironique.

Alors qu'il parle de notre emploi du temps qui à proprement parler est plutôt bien pour une classe scientifique, mon attention se détache peu à peu de son discours.
Le regard fixé sur un dessin gravé au compas dans la table, je réalise une nouvelle fois où je suis et la réalité me frappe de nouveau.

Je n'ai rien à faire ici. Je devrais être avec Shane, Maya et Vic à l'heure qu'il est. Dans une filière qui me correspond, avec des matières qui me plaisent réellement. Pas ce ramassis de conneries.

Les sanglots menaçent de monter insensiblement et je me fait violence pour ne pas m'effondrer.

Je n'ai qu'une envie, aller voir cet homme et le supplier de m'accorder un déplacement pour aller dans leur classe, là où est ma véritable place.

La sonnerie de dix heures retentit et tout le monde sort dans un vacarme assourdissant de rires et de plaisanteries en tous genres.

À pas hésitants je m'approche du bureau du professeur qui lève les yeux vers moi, un sourire radieux collé au visage.

- Est-ce que l'on peut faire une passerelle en début d'année monsieur ?

Ma voix frémit sans que je puisse la contrôler.
Ma question semble le surprendre au vu de son haussement de sourcil.

- Vous voulez déjà partir ? me demande-t-il l'air blagueur.

Luttant pour ne pleurer j'essaie tant bien que mal de lui expliquer la situation.
Il a du se rendre compte sans doute de mon état car d'une voix plus que chaleureuse il me demande de patienter et de voir comment les choses évoluent.

- Par la suite si tu te rend compte que tu n'es vraiment pas bien ici on reparlera de passerelle. Entendu ?

Oui je vais essayer, il a raison. Le sourire aux lèvres j'hoche la tête positivement.
Il ne faut pas que je lâche tout dès le début, ce serait peut être rater quelque chose après tout.

Passant le pas de la porte tout autant soulagée que déboussolée je peux maintenant voir les choses sous un autre angle.
Il faut que je persiste et fasse les efforts en conséquence pour que tout cela marche.

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29 avril 2018

She - Chapitre 1

La fille sous les projecteurs

 

Le spectacle de fin d'année est dans deux semaines et je dois avouer que je suis totalement angoissée à l'idée de danser devant autant de personnes. Je vais me tromper le moment venu c'est certain.

Ma gorge se noue à l'idée d'une telle catastrophe et je secoue la tête afin de chasser cette idée.

 

C'est pas en stressant comme une folle que tu devrais finir cette année.


On se rassure comme on peut.
Cette petite voix dans ma tête m'est vraiment très utile dans la vie de tous les jours car je hais par dessous tout le silence. C'est bien malheureux dit comme ça...

 

Fini ton introspection !


Écoutant mon propre conseil je me dirige à pas pressés vers le foyer. Là-bas je dois rejoindre Tess et récupérer les bandanas. Bandanas qui pour information nous ont étais demandés par notre professeure de danse. Qu'est-ce que je foutrait avec des bandanas sinon ? 

Heureusement que Maya m'a gentiment dirigée vers elle. Ça m'évite d'aller en acheter moi même.

Ma flemme n'a donc plus de limites...

De la fainéantise tu seras la souveraine m'avait dit un grand sage.

Blague à part elle me rend un fier service.

Ma main pousse la lourde porte du foyer et j'entre avec autant d'assurance qu'une souris dans un repère de chats affamés. 

N'osant pas m'approcher de peur de les déranger en pleine discussion, je reste plantée là, dans l'entrée comme un chien de faïence.

La présence de Maya me rassure et m'incite à approcher du groupe de filles. Sans un mot Tess me tend les bout de tissus et je repart aussitôt après l'avoir remercié.

Ainsi la journée passe à une vitesse folle et je suis bien heureuse d'enfin retrouver mon cher et tendre. Mon lit bien aimé.

Balançant mes chaussures de l'autre côté de la pièce, je m'allonge au dessus des couvertures encore toute habillée.

La musique bat fort contre mes tempes alors que mes yeux sont étrangement obnubilés par le plafond d'un blanc douteux.
Mon portable vibre contre ma poitrine et je le déverrouille pour afficher le message de Rose.
Merde ! J'ai totalement oublié de lui donner l'autre bandana. ll faudra absolument que j'y pense demain.


Fermant les yeux, je ne me rend pas vraiment compte que ma main a apporté l'un d'eux à mon nez.
Il dégage une odeur vraiment forte. C'est du parfum à coup sur, néanmoins il est un peu trop puissant à mon goût. J'aime les parfums légers et discrets, ça me correspond mieux.

Au bout de quelques longues secondes l'idée qu'il est plutôt gênant d'humer les affaires de filles que je viens à peine de rencontrer s'impose à moi.
Ceci dit... personne n'est là pour me le faire remarquer.

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C'est ce soir. C'est ce soir.

Je me répète inlassablement ces mots depuis deux heures.

Les cours passent étrangement vite aujourd'hui, pour mon plus grand malheur. Pour une fois je voudrais qu'ils durent aussi longtemps que possible, mais rien n'empêchera la soirée d'arriver si ce n'est peut être une météorite. 

 

Ta météorite à très peu de chances d'atterrir sur Terre avant des milliards d'années. 

 

Vérifiant de nouveau l'adresse de la salle, j'observe le gps qui persiste à n'en faire qu'à sa tête. Seuls quelques pas nous suffisent pour enfin apercevoir le fameux bâtiment au bout du chemin. 

Une banderole géante est accrochée à la facade et je sais déjà d'avance que cette soirée va être grandiose.

C'est ma première année dans cette école et à vrai dire je l'ai aimé cette année.

Même si certaines périodes ont pus être dures, notamment à cause de mon manque d'expérience en la matière je suis heureuse d'avoir connue ces personnes. 

Moi qui à cause de ma timidité maladive ne m'étais jamais permise d'entrer dans un quelconque club ou de m'adonner à l'une où l'autre activité, j'ai maintenant le sentiment d'avoir trouver ce que j'aime vraiment faire, danser.

Je m'avance dans l'entrée, Rose à mes côtés.

De concert, nous poussons les portes de la salle des fêtes dans une synchronisation presque trop chirurgicale pour être réelle.

Je me rappelle être déjà venue une seule fois ici par le passé à l'occasion d'une sortie de classe. Elle devait nous aider à trouver le lycée qui nous correspondrait le mieux. Vaste connerie. 

Nous nous avançons timidement, cherchant un visage familier parmi tous les danseurs présents et c'est qui repère la première notre professeure assise sur le bord de la scène. Cette dernière nous fais signe d'approcher puis nous explique le déroulement de la soirée de façon brève et concise. 

Une fois son spitch fini, nous enfilons nos tenues et attendons patiemment que les portes s'ouvrent au public. 

 

*** 

 

La salle se remplie à une vitesse folle, si bien qu'il ne reste plus énormément de places libres.

Je cherche avec empressement Maya dans les coulisses mais elle semble avoir tout à coup disparu.

Il faut que je la trouve, voir son visage sufffira à coup sur à me rassurer.

Je ne la connais pas vraiment mais elle m'inspire un sentiment de sécurité, aptitude que très peu de personnes possèdent dans mon entourage.

Le stress retombe un instant lorsque je la voit parler avec une des jumelles. Celle-ci s'appelle Nola il me semble.

La seule chose que je sais à son propos c'est qu'elle n'a pas l'air de trop m'apprécier et ce pour je ne sais quelle raison.

Nous sortons dehors, à l'arrière du bâtiment afin de respirer un peu d'air frais. La chaleur dans cette salle est absolument intenable. 

Un voix résonne dans les coulisses et annonce l'ordre de passage. Priant pour que ce ne soit pas notre tour dès le debut, je croise les doigts discrètement. En vain.

À contrecoeur je me dirige vers la scène et ettend patiemment que la début du spectacle soit annoncé.

Les lumières s'éteignent, plongeant la salle dans une obscurité presque angoissante. Après quelques secondes l'écran géant s'allume et laisse apparaître le logo de notre école.

Notre professeure indique discrètement les escaliers menant à la scène au premier groupe qui n'est autre que le mien. Les danseurs s'alignent les uns derrière les autres et je n'ai jamais été aussi concentrée pour trouver une porte de sortie. 

C'est trop tard je ne peux plus faire machine arrière. 

La musique démarre alors et mon cerveau s'éteint le temps d'une danse.

Comme mise en pause, je reviens à moi, à bout de souffle mais libérée comme rarement je l'ai été dans ma vie.

Notre professeure applaudit et il est déjà temps pour le prochain groupe de passer. Je ne peux cacher le contentement que m'inspire ce que je viens de ressentir en montant sur cette scène . C'est à la fois inexplicable et trop puissant pour être expliquer.

Mon rythme cardiaque ayant repris un battement plus régulier je peux enfin profiter de la suite du spectacle.

La musique est un peu trop forte à mon goût mais le choix des morceaux reste plutôt judicieux. Le Dj alterne entre musiques entraînantes et lascives, en soi c'est un bon cocktail.

 

Le dernier groupe arrive bien trop rapidement et fait office de bouquet final.

Le niveau trois est comme son nom l'indique, plus haut que le niveau un et deux.

Au-delà de cette évidence on observe clairement la différence entre les autres danseurs et ceux-ci.

Ils dégagent un charisme et une puissance que je ne saurais décrire. Quelque chose d'imposant en quelque sorte. 


La musique démarre et les aplaudissements et cris laissent peu à peu la place à une atmosphère mystérieuse.

Je reste bouche bée face à leur niveau que je n'imaginais pas à ce point haut.

On est clairement pas de la même école si je puis dire. 

Peu à peu j'arrive à discerner Maya ainsi que les jumelles à l'arrière gauche du groupe.

Elles dansent vraiment bien.

Nola et Tess sont vraiment très impressionnantes.On dirait des professionnelles et je pèse mes mots.


Sans y faire vraiment attention mon regard reste accrochée à l'une d'entre elles, qui attire davantage mon attention.

Elle danse vraiment bien, vraiment très bien.

À vrai dire contrairement à sa sœur ou à Maya, elle dégage un charme fou sur scène.
Peu à peu l'atmosphère glisse vers quelque chose de plus doux et profond alors qu'une nouvelle musique flotte dans l'air. La chorégraphie mêlée à la voix du chanteur donne quelque chose de magique, comme s'il nous racontait une histoire. Des paroles qui traduisent une souffrance profonde que je ressent au plus profond de mes entrailles. Les larmes aux yeux, mon attention se fixe de nouveau sur la belle brune. Et dans la pénombre, à l'abri des regards, je la regarde danser sous les projecteurs et se perdre dans la musique.

28 avril 2018

Petite aparté avant de commencer

Je dois préciser avant de débuter ce récit quelques points qui me semble ne sont pas négligeables.

Premièrement cette histoire traite de relations entre personnes du même sexe. Si cette idée vous déplait je vous prie de passer votre chemin.

Bien évidemment les remarques ou commentaires déplacés ou méprisants ne sont pas les bienvenus ici. J'accepte les critiques tant qu'elles sont constructives et bienveillantes.

Par contre les commentaires positifs ou les conseils seront acceptés avec plaisir. Une histoire n'est qu'un enchaînement de remaniement et de réécriture après tout 😊.

 

Enfin je dois rappeler que d'après l'Article L 111-1 du Code de la propriété intellectuelle :

“L'auteur d'une œuvre jouit sur cette oeuvre, du seul fait de sa création, d'un droit de propriété incorporelle exclusif et opposable à tous. L'œuvre est protégée du fait même de son existence."

 

PS : J'écris pour mon propre plaisir mais si je peux vous en donner un peu, alors mon bonheur n'est qu'un peu plus complet. 

28 avril 2018

Première histoire

Je rentre dans le vif du sujet dès le début pour que tout soit bien clair.

Cette histoire à quelques détails près retrace une période récente de ma vie.

Une bonne expérience dans sa globalité, qui m'a énormément appris sur moi même ainsi que sur les autres.

Elle aura été source de bonheur comme de souffrance et j'aurais aimé ne pas ressentir cette dernière au quintuple de la première.

Mais ce qui est vécu est vécu. Aujourd'hui tout ça est derrière moi.

 

Et là, vous vous dites : "Mais fichtre ! Qu'est-ce qu'il a bien pu lui arriver ? ".

 

Rien de grave. Seulement la plus belle douleur qui puisse exister.

 

L'amour. 

 

Je vous laisse sur le résumé de ce petit bout de moi.

Le chapitre 1 arrive de ce pas.

 

(Je le vois arriver en courant ! Si si ! Là-bas ! Derrière ma connerie...).

 

SHE 

Je ne la connais que très peu, seulement son prénom et sa classe. C'est par l'intermédiaire d'une camarade que je l'ai rencontrée, vue pour la première fois comme si je ne l'avais jamais croisée de ma vie. Et pourtant Dieu seul sait que ce lycée n'est pas immense, donc reconnaître tous les visages que l'on peut voir c'est donné à tout le monde.

Sauf en ce qui me concerne.

Je ne regarde pas les gens et je m'en contrefiche à vrai dire.

Mais ce n'est pas le sujet ici.

Cette histoire c'est la mienne, la sienne, c'est notre histoire à tous.

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  • J'écris des histoires principalement sur le thème des relations entre femmes. L'écriture me tient beaucoup à coeur, se plonger dans un récit, son propre récit et le construire, le modifier, vivre son histoire, ses personnages est quelque chose que j'aime.
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